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Merveille n°25 : Les Lueurs

Bonjour à tous !

Cette semaine, je vous conseille un épisode du podcast « Les Lueurs » :

 

L’incroyable expérience mystique d’Éric-Emmanuel Schmitt.

 

À 28 ans, Éric-Emmanuel Schmitt est profondément athée. Sa vision du monde change pourtant du tout au tout à la suite d’une marche dans le désert du Sahara…

Je ne pratique personnellement aucune religion, mais ce récit m’a énormément touchée !

 

Vous m’en direz des nouvelles… :-)

 

Belle semaine !

Tess




ALERTE SPOILER

Voilà quelques phrases qui m’ont particulièrement marquée :

 

« Mes parents étaient de grands sportifs. Le temps était leur ami, et ça, ils me l’ont appris. Le temps nous permet d’être meilleur, puisqu’il nous permet de nous entraîner, de dépasser nos limites, de nous améliorer. Donc il y a cette idée que le temps n’est pas quelque chose que l’on subit, et dont on est victime. C’est quelque chose dont on peut se servir, qui un agent de notre réussite, un outil. Et ce rapport au temps est très important. »

 

« Quand je rentrais de l’école, j’écrivais des histoires.

-       Écrire… pour s’échapper ?

-       Non, pas pour s’évader. L’imagination… ce n’est pas une compensation, ce n’est pas une consolation. L’imagination, c’est une exploration, un enrichissement du monde. Imaginer, c’est rajouter de l’être à l’être, c’est rajouter des histoires aux histoires, c’est constituer un millefeuille avec une réalité qui finalement serait plate s’il n’y avait pas l’imagination ».

 

« Je commence en me disant que la vérité est forcément quelque part, et que grâce à mes études de philosophie, je vais la trouver (ou alors, j’aurais les outils pour la trouver moi-même). Et puis finalement, j’ai dû faire le deuil de la vérité sur beaucoup de sujets.

Les philosophes proposent des suggestions, des théories plus ou moins complètes ; mais au fond, tout ce qui est intéressant reste un mystère. Qu’est-ce que je fais là ? Pourquoi mourir ? Pourquoi avoir besoin d’aimer et d’être aimé ? Ces interrogations restent des questions béantes. Avec le temps, j’ai accepté de chercher sans trouver. »

 

« Je passe alors devant, un peu exalté, un peu, peut-être, travaillé par le pressentiment d’un rendez-vous. »

« Je vis ce moment de la rencontre avec l’absolu, avec la lumière, avec la certitude du sens. »

« Je passe donc d’une philosophie de l’absurde à une philosophie du mystère. »

 

« Le croyant vous dira : je ne sais pas, mais je crois.

L’athée : je ne sais pas, mais je ne crois pas.

Et l’indifférent : je ne sais pas, et je m’en fous.

On est tous frère en ignorance. Personne ne sait.

Après, il y a la façon dont on abrite cette ignorance. »

 

« Avec le cadeau de la vie, vient le cadeau de la mort.

La maladie n’est pas une punition ; c’est un fait matériel, physiologique, biologique. »

 

« Dieu, c’est pas le syndique de l’immeuble !! »

 

« Le langage a été créé pour décrire le monde visible, non pas le monde invisible. Alors on est condamné à la poésie, à la métaphore, à l’image. »

 

« Comment pouvez-vous écrire sur des choses aussi graves ?

-       Tout simplement parce que j’ai la foi.

-       Quand on a la lumière de la foi, on peut explorer les ténèbres. »

 

« Beaucoup de personnes n’ont pas besoin d’autant de validation. J’étais tellement athée qu’il me fallait tout ça pour accepter la révolution de la révélation. »


« Quand on a la chance de recevoir, on doit tout de suite redonner. »

 

« Qui cherche trouve ?

-       Non, il ne faut pas chercher avec sa force et sa volonté, c’est par les failles que ça s’introduit.

Il faut choisir la rupture. Partir, rompre, être neuf. S’ouvrir à des choses différentes. Ne plus être en maîtrise. Choisir de redevenir fragile. »

 

« On nous dit réussir sa vie, c’est réussir ses études, réussir son travail, réussir couple, réussir son handicap, réussir ses enfants…

-       Une vie, c’est un chemin entre des tensions contradictoires. C’est bien cette contrainte de la réussite, mais ce n’est pas le dernier mot de l’humanité, et ce n’est pas le dernier mot de ce que doit être votre vie.

Je veux dire… il faut aussi réussir à contempler, réussir à rêver, réussir à être ému, réussir à ne rien faire. Voilà, il faut avoir la souplesse d’avancer entre ces tensions. Et c’est pour cela que je déteste donner des conseils, car c’est à chacun de trouver sa façon de godiller entre les impératifs de l’existence, entre les grandes tensions qui nous fabriquent : le savoir et la foi ou l’absence de foi, l’amour qui vient spontanément et l’amour que l’on doit construire et réfléchir… »

 

« On parle de santé physique, on parle de santé mentale, mais vous, vous nous parlez d’une dimension spirituelle...

-       Oui, bien sûr, l’ouverture à la transcendance. Rester ouvert à l’idée que nous ne sommes pas uniquement un entêtement confus d’atomes, une espèce de bizarrerie des molécules. Et dans cette ouverture, il y a l’art, il y a l’amour, il y a la volonté de transmettre à autrui…

C’est normal que notre époque soit totalement matérialiste car jamais le matérialisme n’a donné autant de preuve de son efficacité. C’est concret, c’est rapide. On soigne des maladies que l’on ne soignait pas. On crée des médicaments. On évite la douleur. On se déplace. On communique d’une façon extraordinaire à travers le monde entier. L’univers matériel a fait un tel saut ! Alors forcément, on a confiance qu’en lui, tellement il est puissant, tellement il nous aide à vivre.

Enfin il nous aide à vivre… Pas totalement. Il y aussi la dimension de l’interrogation, de la contemplation, du rassemblement sur soi que permet la prière… »

 

« La prière ce n’est pas demander, c’est se débarrasser de la demande. Ça part du moi, et ça finit sans le moi. »

 

« Beaucoup d’entre nous éprouvent des moments d’adhésion à l’univers, avec confiance. Alors ne mettez pas cela dans votre poche, mais construisez avec ça. Il vaut mieux se construire sur des éblouissements que sur des négations.

Donc allez toujours dans les éblouissements qui vous ont traversés. Et construisez-vous à partir de cela. Laissez-vous traverser. »

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