En 2004, l’écrivaine Christiane Singer donne une conférence exceptionnelle sur le thème de... ah je ne trouve pas les mots. Sur tout. Sur nous. Sur la naissance, la mort, et puis tout ce qui se passe au milieu... Et Laurent Brouazin nous fait le cadeau de la ré-adapter sur scène au théâtre Essaïon !
Il reste encore 2 dates (vendredi 26 et samedi 27 avril), alors courez-y !! Le texte est aussi disponible en ligne ! À lire, relire et offrir autour de soi :-)
Parce que ce texte, c'est de l'or à l'état pur. Je pense n'en avoir jamais lu d'aussi lumineux.
Voilà quelques-uns de mes extraits favoris… en espérant qu’ils vous donnent envie de lire le texte dans son intégralité !
« Fuyez les êtres qui ont pour vous des réponses… Ce qui est passionnant c’est cette interrogation qui jamais ne s’arrête…C’est ça ce flux de vie ! S’interroger ensemble sans se laisser. Et de temps en temps, comme un asymptote vous savez : frôler quelque chose… Ensemble… »
« La feuille ne se définit pas comme nous le faisons dans notre individualité. Elle sait qu’elle fait partie de l’Arbre. Et qu’elle soit dans la surgie d’un bourgeon, qu’elle soit dans la merveille verte de l’été, où qu’elle soit dans sa finitude : elle est. »
« Et bien, le choix n’est pas entre la vie et la mort mais entre : être un mort vivant… ou être vivant jusque dans la mort… c’est ça, le choix véritable.
Est-ce que tu es prêt à faire œuvre de vie même en étant périssable ? Jusqu’au bout de tes cellules, faire œuvre de vie… Est-ce que tu es prêt à ce défi là ? »
« Aucune force de l’univers ne peut arrêter l’irrésistible montée de l’aube ! Ça c’est l’ordre naturel ! Et puis nous ? »
« Homme, je t’ai créé libre. À toutes les autres créatures, j’ai tracé leurs voies, mais toi… toi je t’ai donné la possibilité d’être et de faire… ce que tu auras décidé d’être et de faire. Je ne t’ai fait ni mortel, ni immortel… ni terrestre, ni céleste… ni animal, ni divin… je t’ai mis comme ça à la jonction des mondes, de manière à ce que ton visage inachevé, c’est toi qui le fasses apparaître… Tu choisiras librement. Soit les forces de la dégénérescence qui te feront animal… Soit les forces de la regénérescence qui te feront divin… À toi de choisir… »
« Tout a deux faces sur cette terre : la vie, la mort… L’homme, la femme… Le jour, la nuit…. La jeunesse, la vieillesse… La maladie, la guérison… La guerre, la paix…
Mais il y a à l’intérieur de nous cette part de jeunesse éternelle dans la vieillesse, cette part de guérison dans la maladie, cette semence de lumière dans les ténèbres.
Le monde est créée sur une tension entre les opposées. Mais l’homme est appelé à faire œuvre de réconciliation. »
« Dans l’ancien Japon, c’était normal de passer deux à trois mois par an dans un couvent. Il fallait tout de même être en reliance avec ce monde agrandi pour pour pouvoir être dans le service de ce monde-là. C’était de l’ordre de la normalité. Mais nous… Nous n’avons pas tous ces espaces de profondeur… il s’agit alors de les recréer ! De faire de la résistance à l’hypnose socialement programmée, de percer au-delà de nos boîtes chaussures. »
« Dernière chacun d’entre nous, il y a l’humanité toute entière, chacun de nous est une maille du filet. Vous sentez cette image ? »
« Dans les grands drames de l’existence, notre personnalité est éclatée. C’est-à-dire qu’une part de mon être est restée là-bas… et là-bas… je rassemble les morceaux. C’est ça, vieillir dans l’entièreté : rassembler les morceaux épars de son être. »
« Chacun de nous a besoin d’un témoin. »
« Vous avez des frères et des sœurs qui, le cœur ouvert, recevront votre histoire et la berceront. »
Belle semaine :-)